Interview de Cécile STROUK pour RATURES le Podcast

Un clic sur le lien pour écouter l’interview : Marie-Christine Palombit – Ratures (podcast-ratures.com) Marie-Christine Palombit, Je l’ai rencontrée lors des Portes Ouvertes des Ateliers d’Artistes à Montreuil. Cette artiste-peintre m’a ouvert les portes de son atelier et j’ai plongé dans sa tanière. Un espace vivant empli de gestes sauvages, primitifs, justes. Des gestes nés d’une femme qui, après un parcours d’architecte d’intérieur, s’est connectée à son talent inné : le dessin, l’art plastique. Dans cet épisode de RATURES, elle nous confie avec une captivante spontanéité sa vie d’artiste. Cécile STROUK, plume, storytelleuse, journaliste, agence Mon strouk en plume    

Interview d’hubbubART

Bonjour Marie-Christine Palombit et merci pour le temps que vous m’accordez.   Commençons par le commencement. Quand avez-vous commencé à toucher au dessin et à réaliser   l’importance que cela avait pour vous ? « J’ai commencé à dessiner spontanément comme tous les jeunes enfants et j’ai continué à le faire de manière plus insistante à partir de l’âge de six ans. Etant une enfant extrêmement timide, j’ai compris plus tard avec le recul que le dessin m’avait permise de rentrer en contact avec le monde sous différentes formes. Ensuite il y a eu la vie, les choses qui m’ont propulsées …

Texte de Anna MARCHLEWSKA

Marie-Christine Palombit. La féminité, je l’ai rencontrée lors d’une séance de travail avec un modèle voilà une vingtaine d’années. Cette femme, dont le corps me troublait par sa sensualité presque arrogante, je l’ai d’abord mise à distance par mon dessin, merveilleux alibi pour masquer cette douce violence intérieure qui me submergeait. Le naturel de cette femme, sa délicatesse, sa grâce, son élégance féline dégageaient force et puissance au féminin. La femme est au centre de la démarche plastique de Marie-Christine Palombit. A travers ses peintures, ses calligraphies, ses collages et ses photographies, elle remonte aux origines de la conception et …

Texte de Sophie BERTRAND

« Nous ne sommes pas faites pour avoir le poil rare et être incapables de bondir, de chasser, de donner la vie, de créer la vie. Quand la vie des femmes est en état de stase ou bien est pleine d’ennui, il est temps qu’émerge la femme sauvage. » Femmes qui courent avec les loups, Clarissa Pinkola Estès   D’abord il y a ces corps féminins qui se lèvent. Ils échappent à leur évidente sensualité. La générosité des formes, l’ossature charpentée commencent à murmurer les incantations des cinq années qui suivront : la femme est forte. Elle n’a nul besoin de faire assaut …

Texte de Philippe LOUGUET

  Les corps remembrés. On sait que dans l’expérience chamanique, le remembrement a lieu suite à un long parcours de démembrement de tout le corps. Plus encore que rencontrer sa propre mort, le sujet fait ici l’expérience de sa dissolution au sein de la substance. Ce qui est troublant dans le cas de cette série de peintures de Marie-Christine Palombit, c’est que ce « Remembrement » succède à plusieurs séries de fragments qui, à divers titres, peuvent être assimilés à l’expérience du démembrement. Ainsi, si l’on suit le parcours de l’artiste sur le long terme, on constate une traversée de la violence …

Texte de Sophie BERTRAND

  Souffles Sauvages Plasticienne, Marie-Christine Palombit a toujours eu du flair non pour capter le mouvement mais pour le libérer par le génie de son geste. Elle poursuit cette quête artistique sans hésiter à prendre différents chemins esthétiques : le pinceau de calligraphie révèle les ombres cachées de l’encre, l’alchimie du collage expose la puissance des formes discontinues, l’art du pastel trace avec force la ligne des corps. Le trait est souffle de vie, inlassablement, dans chacune des œuvres de l’artiste. Avec la sélection des humus pochés choisie pour l’exposition « Souffles sauvages », la nature reprend ses droits avec joie et détermination …

Texte de Philippe LOUGUET

Si, à l’occasion des dix ans de l’atelier Art Corpus, on jette un regard circulaire sur les dernières années de la production de Marie-Christine Palombit, on remarque instantanément le passage d’une esthétique du fragment à une recherche méthodologique d’une recomposition de corps. Initialement les fragments sur formats carrés fonctionnent comme des “blocs de corps” autonomes. Mais leur autonomie est vite contredite. D’une part par les échanges de fluides, du fait de l’assemblage des papiers en carnets, et de l’épaisseur très fine du papier, qui laisse transparaître les contaminations d’une feuille à l’autre au moment où l’artiste les superpose. D’autre part …

Texte de Denys CHOMEL

Marie Christine Palombit ou la voix du dessin. Des séries de dessins comme un geste mille fois répétés pour arriver à cette perfection du sabre qui atteint la vitesse sans l’effort, et la justesse sans l’intention. Regarder Marie Christine au travail, c’est assister à un rituel. Le sens et la précision de chaque geste est inscrit dans un tout : se préparer au dessin, dessiner et le dessin résultant sont une même chose. Délimiter l’espace, préparer les coupelles, aligner les pinceaux, ordonner les couleurs, inviter le modèle à prendre place, l’accompagner du regard, voir sans regarder, respirer… Dessiner, c’est aimer. Aimer …

Texte de Bruno DECHARME

Pour l’amoureux de l’art brut que je suis, dès que la norme est transgressée les oreilles se dressent, les pupilles se dilatent, et les poils se hérissent – réflexe pavlovien. Une visite un dimanche après-midi dans l’atelier de Marie Christine Palombit à Montreuil ne laisse pas indifférent tant les œuvres qu’on y découvre par la maîtrise du geste, la précision du propos et la liberté du ton s’imposent. Une œuvre qui claque, qui va droit au but. En fouillant, en déplaçant des tableaux je suis tombé en arrêt devant une drôle de série. Je ne sais comment Marie Christine la …

Texte de Philippe LOUGUET

Le pinceau dépose son encre. On sent un geste assuré, précis, qui compose en direct sur le support, équilibrant les traces d’encre et le blanc du papier au fur et à mesure de l’exécution. Mais ce travail du plein et du délié, où la peinture rejoint l’écriture par la gestuelle calligraphique est toujours complété de surfaces complexes qui remettent en cause la composition première et la portent à un dépassement, parfois au bord de la catastrophe. C’est qu’il y faut ce risque pour atteindre l’intensité qui produira une composition seconde et définitive enrichie du frôlement de l’abîme. C’est alors une …