Texte de Chilpéric de BOISCUILLE

Marie Christine Palombit n’a pas dû rester bien longtemps dans le cabinet du psychothérapeute car elle ne respecte pas l’ordre des choses qui veut que d’un côté, il y a le psychothérapeute qui écoute et prend des notes et de l’autre le « patient » qui voit des femmes à poil.
Elle, commence par dessiner à partir d’un modèle vivant qui bouge sans arrêt et qu’elle fige avec son gros pastel à l’huile noir. Elle accroche, expose, oublie puis redécouvre et interprète. Puis elle plie, bave, déchire maroufle, caviarde, buvarde, éponge, maroufle à nouveau.
Les pliures pourraient nous faire penser à l’axe de symétrie des taches de Rorschach mais on n’y retrouve pas les similitudes de formes qu’elle nous annonce dans son « Rorschach spiel ». Tant mieux parce qu’il n’y a rien de plus ennuyeux que les taches de ce monsieur.
Marie Christine Palombit annonce d’emblée la couleur : chaire, lumière et mouvement, en noir, indigo et blanc.
J’ai accroché le format que je lui ai acheté dans ma salle de bain. Il n’y a pas meilleur endroit pour cette œuvre voluptueuse. Ses proportions proches du carré interdisent toute velléité d’y voir un miroir. Elle est œuvre pleine et aboutie. Je n’y vois aucune dynamique autour du blanc ressenti comme une faille corporelle, ni coulure interprétée comme objet phallique.
Je m’y perds simplement, délicieusement, jusqu’à ce que la température de mon bain me ramène à d’autres réalités.

Chilpéric de BOISCUILLE, Architecte